Activités Des Artistes Musiciens

Activités Des Artistes Musiciens

Histoire de la Musique Classique

  

 

HISTOIRE DE LA MUSIQUE « CLASSIQUE »

 

LE MOYEN AGE

 

            Le moyen-âge musical s'étend sur une période un peu plus longue que le moyen-âge historique (dont la fin est se situe généralement à la fin de la guerre de cent ans en 1453) et recouvre une partie de la renaissance.

 

            La transmission de la musique populaire, des troubadours notamment, étant orale, seule la musique sacrée du moyen âge des écoles successives parviendra jusqu'à nous.

 

            Le moyen-âge musical peut se diviser en quatre parties : - la musique grégorienne - l'école de Notre Dame - l'ars nova - la musique de la renaissance

 

LA MUSIQUE GREGORIENNE :

 

            Sous l'autorité du pape Grégoire le Grand durant le Vème siècle, s'établissent une pratique religieuse unique mais aussi un style de musique. Le latin est imposé à toute l'église chrétienne. Les offices religieux sont codifiés (prières, chants...). Le chant liturgique ainsi unifié sera appelé plus tard "chant grégorien". Il s'imposera à pratiquement toute l'Europe chrétienne. Le chant grégorien est un chant pour voix d'hommes à l'unisson. Il a pour but de mettre en valeur les textes sacrés. L’endroit où il était chanté dans l'église s'appelle aujourd'hui le "chœur".

 

            Grégoire fait plus. C'est lui qui nommera les notes de musique par les premières lettres de l'alphabet : A, B, C, D, E, F, G. Cette notation est toujours utilisée par les anglo-saxons. Ces notes
correspondent dans la gamme latine à respectivement : la, si, do, ré, mi, fa, sol. Les neumes (suite de barres et de points représentant la mélodie) seront inventés au IXème siècle. Le trope (une note par syllabe), sera inventé un peu plus tard par le moine Notker.

 

            Les papes qui succèdent à Grégoire le Grand continuent son action et un ensemble liturgique est peu à peu élaboré. Les rois francs et surtout Charlemagne donnent une place très importante à la musique.

 

L'ECOLE DE NOTRE DAME :

 

            A partir du IXème siècle, les chants collectifs comportent une mise en scène un peu plus élaborée et se détachent parfois du contexte liturgique. Ces "drames" moyenâgeux sont un peu les ancêtres de l'opéra. La poésie suit la même évolution et c'est le développement des troubadours (poète de la langue d'oc) et des trouvères (troubadour du Nord de la France de la langue d'oïl). Paris devient durant cette période un centre culturel très important.

 

            La construction de la cathédrale commence en 1163. Des compositeurs se rassemblent dans un groupe qui porte le nom de la cathédrale. Alors que le chant grégorien se chantait à l'unisson, la polyphonie (plusieurs voix mélodiques indépendantes les unes des autres) se perfectionne sous leur autorité.

 

            L'une des caractéristiques essentielles de l'école de Notre-Dame est d'avoir introduit dans la notation musicale la technique permettant d'indiquer précisément la hauteur des notes (encore relative dans l'œuvre de Guido d'Arezzo) telle qu'on la trouve dans l'écriture moderne et la première idée de division des durées : chaque note peut désormais être divisée en trois notes de durée inférieure.

 

            Une composition musicale appelée le motet (chacune des voix chante un texte différent) apparait à son tour. L'écriture musicale (voir neumes et trope) se perfectionne elle-aussi. Enfin, on peut noter l'apparition d'instruments de musique dans la musique sacrée. Adam de la Halle (1240-1285) est l'un des plus grands musiciens de cette époque. Il assurera la transition avec l'ars nova.

 

LE TRECENTO et L'ARS NOVA

 

            Le trecento est le siècle qui vit dans toute l'Europe le début d'un mouvement de laïcisation de la culture, laquelle commence à s'éloigner de l'emprise de l’Eglise pour acquérir une dimension autonome.

 

            Ce phénomène se manifeste dans tous les aspects de la production artistique : en littérature c'est le passage d'une représentation théologique du monde (La Divine Comédie) à la comédie humaine de Boccace; en peinture on passe des formes stylisées à la dimension matérielle de l'homme ; en architecture on ne construit plus seulement des lieux de culte mais aussi des palais, des villes et des habitations aristocratiques. En musique c'est la fin, en 1320, de l'ars antiqua avec les deux traités : Ars novae musicae, celui de Jehan des Murs et celui de Philippe de Vitry qui initient la période de l'ars nova.

 

            Pendant une période très difficile (guerre de cent ans, épidémies de peste, schisme religieux...) apparait l'ars nova. Philippe de Vitry (1291-1361) écrit un livre qui devient célèbre et
déclenche un nouveau mouvement musical. Le terme Ars Nova provient de ce traité (vers 1325). Les nouveautés concernent essentiellement la notation et la rythmique. Les notes sont pleines ou évidées, rouges ou noires, ceci afin d'améliorer la lecture de leur durée. Apparaissent également la syncope (rythme), et le contrepoint (différentes voix qui peuvent être entendues simultanément).

 

            Cette période sera l'âge d'or de la polyphonie. La première œuvre de l'ars nova est le "Roman de Fauvel" (1314).

 

            Les grands musiciens le l'Ars Nova sont du Nord (Flandres, Angleterre) : Guillaume de Machaut (v.1300-1377) né à Machaut en Champagne, il fut le secrétaire du Roi Jean de Bohême (1323-1340), avant de servir le Roi de France, Charles V. Sa Messe de Notre-Dame à quatre voix est la première messe polyphonique connue entièrement écrite par un seul musicien. Gilles Binchois (vers 1400-1460), fils d'un notable de Mons fut soldat puis prêtre, il s'installe à Lille puis dans le Hainaut. Certaines de ses œuvres profanes connurent une grande popularité. John Dunstable appelé le père du contrepoint, et surtout Guillaume Du Fay dont les motets et les messes sont encore célèbres.

 

LA RENAISSANCE

 

            A l'aube du XVIème siècle, cette Renaissance est déjà bien installée en Italie. Peintres, sculpteurs et architectes principalement ont élaboré, construit, créé des œuvres particulièrement brillantes. Les successeurs de Du Fay améliorent l'expressivité et délaissent un peu la théorie. Ils équilibrent le contrepoint et l’harmonie. Les plus grands musiciens de cette période sont : Johannes Ockeghem (~1425-1495) et Josquin Desprez (ou Des Prés) (1440-1521), héritier des Du Fay, Ockeghem et autres précurseurs franco-flamands, dont la gloire sera immense de son vivant. Ce sont les motets qui lui permettront de donner la pleine mesure de son inspiration. L'art du chant et l'harmonie se développeront beaucoup durant cette période. L'écriture devient plus claire et plus précise, le texte devient un élément important de l'œuvre.

 

            La chanson française reflète l'époque de François 1er. Ce genre musical est le fait de musiciens qui succèdent à Josquin des Prés et qui sont très inspirés par le grand poète Ronsard. Les maîtres en seront Sermisy mais surtout Clément Janequin (1485-1558). Son œuvre comporte de nombreuses chansons profanes qui lui valurent une grande renommée.

 

            Progressivement, cette chanson populaire va évoluer vers une forme plus élaborée qui s'appellera "madrigal". Ce sont encore les franco-flamands qui donneront les lettres de noblesse à ce nouveau style et dont le plus célèbre est sans doute Roland de Lassus (1532-1594) qui laissera une oeuvre immense. Toute l'Europe adoptera bientôt le madrigal. Les Italiens le porteront à un niveau remarquable grâce, en autres, à l'un des plus grands musiciens : Monteverdi.

 

            Dans le domaine de la musique religieuse, les papes joueront encore un grand rôle en favorisant et en contribuant au développement de l'école romaine. Le compositeur Palestrina (1526-1594) en est à l'origine. Sa gloire sera universelle. Il laisse une centaine de messes.

 

            La réforme de l'église (église luthérienne), en abandonnant la langue latine, permettra le développement du choral car celui-ci est écrit dans une langue comprise par tous les fidèles.

 

            La musique instrumentale prendra son essor durant cette période grâce à l’édition musicale. Des partitions sont écrites pour des instruments. L'orchestration est soignée. Sur les symphonies, l'instrumentation devient propre à chaque instrument ce qui n'avait jamais été fait auparavant. Un musicien se détache : John Dowland (1563-1626).

 

L'AGE BAROQUE

 

            L'âge baroque est caractérisé par un siècle et demi de musique qui commence avec les débuts de l'opéra et se termine avec la symphonie classique. Après une longue période de polyphonie, c'est l'adoption de la monodie (chant à une voix) soutenue par une basse instrumentale (luth, clavecin...). Ce soutien prend le nom de basse continue. L'âge baroque se répandra d'abord en Italie et en Allemagne. La musique se professionnalise et les musiciens sont de plus en plus
engagés au service des nobles qui se montrent des amateurs distingués.

 

            En France, les musiciens sont peu sensibles à ce nouveau genre jusqu'en 1660. Après l'installation de la monarchie absolue, c'est le règne du classicisme alors que règne ailleurs le style baroque et galant. Quelques musiciens se détachent : Lully (1632-1687) célèbre compositeur sous Louis XIV, Marc-Antoine Charpentier (1636-1704) dont les compostions sont très en vogue à Versailles, François Couperin (1668-1733) organiste et claveniste, Delalande (1657-1726) auteurs de divertissements pour la cour. Le plus important est cependant Jean-Philippe Rameau (1683-1764) héritier de la tradition française.

 

            En Allemagne, la période baroque est dominée par un immense musicien : Jean-Sébastien Bach (1685-1750). Cependant il serait injuste de négliger les grands compositeurs qui l'ont précédé en Allemagne. Avec Henrich Schütz, l'Allemagne est devenue une grande nation musicale. Chaque état possède une cour brillante et entretient plusieurs musiciens. Une multitude de compositeurs animent la fin du XVIIème et le début du XVIIIème siècle allemand parmi lesquels Pachelbel auteur du célèbre "canon", Georg Philipp Telemann (1681-1767) l'un des musiciens les plus productifs de toute l'histoire de la musique et plus célèbre que Bach à son époque avant de tomber dans l'oubli.

 

            En Angleterre, Henry Purcell (1659-1695) est le garant d'un goût anglais qui reste très traditionnel. Il reste l'un des musiciens anglais les plus importants. Musicien complet, il composera des opéras encore fréquemment joués et dont il s'avérera l'un des génies. Georg Friedrich Haendel (1685-1759) d'origine allemande, naturalisé anglais, remplacera Purcell dans le cœur des britanniques. Il deviendra un grand spécialiste des oratorios dans lesquels il donne une place importante aux chœurs.

 

            En Italie, l'opéra a envahi la péninsule. Le chanteur est la vedette et prend une importance considérable. C'est le règne également des castrats (chanteur dont la voix n'a pas mué) car les femmes ne sont pas encore totalement acceptées dans la musique. Plusieurs grands noms de la musique apparaissent : Giovanni Battista Pergolese (1710-1736) qui malgré une vie très courte a laissé des œuvres impérissables (Stabat Mater...), Giovanni Battista Pergolese (1710-1736) auteur de 115 opéras recensés, Domenico Scarlatti (1685-1757), son fils, est le fondateur de l'école du clavecin. Antonio Vivaldi (1678-1741) fera exploser les limites du concerto et est peut-être de nos jours le compositeur le plus écouté. Il sera brillant dans tous les domaines de la musique (sacré, opéra, musique instrumentale). Parmi ses contemporains, quelques noms méritent d'être mentionnés : Tomaso Albinoni (1671-1751) dont le célèbre adagio a été modifié au XXème siècle !, Giuseppe Tartini (1692-1770), Corelli (1653 - 1713), Viotti, Boccherini (1743-1805) dont on redécouvre actuellement l'œuvre immense en qualité et quantité.

 

L'AGE CLASSIQUE

 

            Les formes musicales sont réglementées et classifiées. Chaque musicien se soumet dans ses compositions à un cadre préétabli. C'est sans doute la forme "sonate" qui caractérise le mieux la période classique. Elle survivra d'ailleurs durant la période romantique. Les compositeurs manifestent le désir d'écrire des airs simples et harmonieux sans pour autant exclure l'héritage contrapunctique. Cette période coïncide aussi avec l'utilisation plus importante de la tonalité dans la composition d'une œuvre.

 

            L'âge classique est contemporain de la révolution française. Celle-ci en sonnant le glas de la monarchie transforme les idées, l'organisation sociale. Ces idées gagnent aussi les musiciens qui rêvent d'indépendance. L'ère des virtuoses peut commencer. Egalement, les chœurs n'ont jamais eu une telle ampleur. Les chants patriotiques fleurissent parmi lesquels notre hymne national. Paradoxalement, les musiciens français contemporains de la révolution ne laissent pas d'œuvres marquantes. Peu de noms célèbres apparaissent sinon Luigi Cherubini (1760-1842) d'origine italienne, Jean-François Lesueur (1760-1837).

 

            Par contre en Allemagne, quelle explosion de génies ! L'un des précurseurs fut Christoph Willibald Glück (1714-1787) dont les opéras seront célèbres dans toute l'Europe et particulièrement en France. L'école de Mannheim foyer artistique composé de musiciens virtuoses, ébauchera quelques symphonies. Joseph Haydn (1732-1809) la portera à un niveau inégalé à l'époque et effectuera la synthèse entre l'ère baroque et l'ère classique. Il fera évoluer toutes les formes de musique auxquelles il touchera. Il donne au quatuor à cordes ses lettres de noblesse. Son influence est considérable dans l'histoire de la musique. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) jeune prodige qui se fera connaitre dans toute l'Europe, illumine la période classique et est sans doute le plus grand génie musical de tous les temps. Il réussira dans tous les genres et réalise la synthèse des influences française, allemande et italienne. Il est suivi de Ludwig van Beethoven (1770-1827) qui connaitra lui aussi une vie matérielle difficile. Il est un grand classique autant qu'un précurseur des temps nouveaux. Il va porter les genres auxquels il s'intéressera à la perfection classique (quatuors, symphonies). Personne ne fera mieux après lui. Sa musique s'adresse à l'humanité. Il réussira moins dans la musique vocale. Franz Schubert (1797-1828)
compose de la musique presqu'en dilettante et sera méconnu toute sa vie. Il montre pourtant du génie dans tout ce qu'il entreprend et est considéré comme le père du lied (chanteur ou chanteuse accompagné d'un piano). Il en composera près de 600. Il laisse également éclater tout son talent dans sa musique de chambre. Le dernier compositeur classique et le premier romantique est Carl Maria von Weber (1786-1826) créateur de l'opéra romantique allemand (Freïschutz). Il influencera Wagner, Liszt, Berlioz...

 

LE TEMPS DES ROMANTISMES

 

            Les premières manifestations du romantisme apparaissent surtout dans la littérature vers la fin du XVIIIème siècle. Son influence dans la musique n'interviendra qu'au siècle suivant. En musique, le compositeur romantique exprime ses états d'âme dans ses œuvres alors que durant la période classique, il s'agissait de "musique pure". La littérature est la source d'inspiration principale des romantiques. L'époque romantique est présente en même temps en France et en Allemagne. Ces musiciens font éclater les formes traditionnelles élaborées pendant la période dite classique. L'orchestre s'étoffe et accueille des nouveaux instruments (clarinette basse, contrebasson...).

 

            Paris devient la capitale de l'opéra et les musiciens italiens, spécialistes du genre, s'y bousculent. Outre Bellini, Donizetti il faut surtout parler de Gioacchino Rossini (1792-1868) qui connaitra avec ses opéras une gloire internationale dans toute l'Europe et principalement en France. Il arrêtera de composer très tôt dans sa vie (environ en 1830) hormis quelques œuvres à caractère religieux. Le grand musicien français de cette époque est Hector Berlioz (1803-1869). Reconnu à l'étranger, il ne connaitra qu'épisodiquement le succès en France. Il est le créateur de l'orchestration moderne.

 

            Cette période connait de nombreux génies : Frédéric Chopin (1810-1849) d'origine franco-polonaise dont l'œuvre est surtout consacrée au piano. Félix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847) ami de Goethe, musicien complet et prototype du Chef d'orchestre moderne. Il fera connaitre au grand public l'œuvre de Bach. Robert Schumann (1810-1856) pianiste virtuose, et compositeur très doué. Il incarne parfaitement le romantisme allemand.

 

            Vers 1850, le romantisme en littérature a déjà cédé la place au réalisme (Zola). Les compositeurs manifestent une plus grande liberté dans les formes musicales. C'est aussi la période des grandes symphonies et l'avènement des grands chefs d'orchestres (von Bulöw...). Chaque concert est maintenant précédé de minutieuses répétitions. Franz Liszt (1811-1886) d'origine hongroise est sans doute le plus grand pianiste de son temps. Il retire de ses nombreux concerts une gloire sans cesse grandissante et se révèle également un grand compositeur. Il est l'un des précurseurs du nationalisme musical dont un des représentants italiens est Giuseppe Verdi (1813-1901). Il est l'image même de l'artiste engagé. La France connait encore quelques grands compositeurs dont Georges Bizet (1838-1875) dont l'opéra Carmen reste le plus joué dans le monde et Charles Gounod (1818-1893). Jacques Offenbach (1819-1880) donnera ses lettres de noblesse à l'opérette mais cependant détrônée par l'opérette viennoise des Strauss.

 

            La fin du romantisme coïncide avec le règne musical de Johannes Brahms (1833-1897) qui connaitra une vie pleine consacrée à la musique. La musique de Brahms reste imperturbable dans une période pleine de contradictions. Son œuvre inspirée par le romantisme repose néanmoins sur une structure classique. Il sera le modèle des compositeurs allemands modernes.

 

LE NATIONALISME

 

            La musique devient, à partir du milieu du XIXème siècle, un instrument privilégié des revendications nationales. Les musiciens s'inspirent essentiellement du folklore et des mélodies populaires nationales. Les écoles nationales éclosent en peu partout dans le monde (Bohême, pays slaves, baltes...).

 

            En Bohême, une école tchèque est fondée par Bedrich Smetana (1824-1884) auteur de la très célèbre "Moldau" et dont la tradition sera perpétuée par Anton Dvorak (1841-1904) qui se révèlera au monde entier en s'inspirant de l'âme slave.

 

            La musique russe se réveille avec Mickhaïl Glinka (1804-1857) qui créée une musique puisant aux sources slaves. Il sera un modèle pour tous les musiciens russes des générations suivantes. Le plus célèbre reste néanmoins Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893). Il est considéré comme le plus grand symphoniste russe de sa génération. Toutes ses œuvres lyriques s'inspireront de l'identité nationale. Le groupe des cinq désire voir apparaitre une musique spécifiquement nationale. Il est composé de Mili Alexeïevitch Balakirev (1837-1910) le chef de file, César Cui (1835-1918), Modeste Petrovitch Moussorgski (1839-1881) qui possède un instinct génial mais peu de technique compositionnelle et dont plusieurs œuvres restent très célèbres, Nicolaï Rimski-Korsakov (1844-1908) très inspiré par Berlioz sera un grand orchestrateur et enfin Alexandre Borodine (1833-1887) chimiste de formation et auteur de très belles compositions.

 

            Le désastre de la guerre de 1870 réveillera des instincts nationalistes en France qui verra l'éclosion de remarquables symphonies. César Franck (1822-1890) musicien belge naturalisé français, Ernest Chausson (1855-1899), Vincent d'Indy (1851-1931) en seront les chefs de file. Parallèlement, il existe un courant typiquement français qui essaie de renouer avec la tradition nationale de Berlioz et des romantiques et des classiques. Ces musiciens sont incarnés par Edouard Lalo (1823-1892), Gabriel Fauré (1845-1924) dont le requiem est très connu et surtout Camille Saint-Saëns (1835-1921) dont la longévité en fera un témoin de nombreux courants et l'un des plus grands compositeurs français.

 

            Après la guerre de 1870, Richard Wagner (1813-1883) est le héros de l'Allemagne nationaliste. Maitre à penser d'une génération de musiciens, il impose ses opéras à Bayreuth. Des orchestres imposants apparaissent dans toute l'Allemagne. Il sera opposé toute sa vie au classicisme
de Brahms, incompris du public durant sa vie, opposé malgré lui à Brahms, est le spécialiste de la symphonie solennelle et majestueuse. Son disciple le plus connu est Gustav Mahler (1860-1911) que l'on peut considérer comme le dernier des compositeurs romantiques. Il sera également l'un des plus grands chefs d'orchestre.

 

            Enfin, en Italie, Giuseppe Verdi symbolise le génie national italien. Il apparait comme la synthèse des tendances de l'opéra italien. Giacomo Puccini (1858-1924) déroute le public par une orchestration inédite mais très vite obtient des triomphes mérités. Il est un des représentants du vérisme manifestation proche du réalisme français en opposition avec les héros mythiques de Wagner.

 

            Enfin entre les nationalistes et les impressionnistes peut-on classer Richard Strauss (1864-1949). Il n'est pas  un novateur mais sa musique est puissante et conserve une forte structure classique.

 

LES NEO-CLASSIQUES ET LES EXPRESSIONNISTES

 

            Le romantisme ne correspond plus à la montée en puissance des nationalismes qui ont conduit à cette folie meurtrière de la première guerre mondiale. Les musiciens à partir des bases de la musique classique travaillent le tissu sonore et l'enrichissent d'harmonies nouvelles. Ce sont les néo-classiques dont le chef de file sera Claude Debussy (1862-1918). Sa musique fera scandale puis école. C'est une musique d'ombre et de lumière. D'autres musiciens français vont se distinguer au cours de cette période. Maurice Ravel (1875-1937) créera des œuvres reconnues mondialement telle que leboléro. Ravel est considéré comme un néo-classique moderne. Paul Dukas (1865-1935). Il composera peu mais avec un souci de qualité. Son apprenti sorcier le rendra célèbre très jeune. Prokofiev (1891 - 1953) avec sa symphonie classique a également montré la voie du néoclassicisme car nul ne pensait aller plus loin dans le modernisme que le Sacre du printemps de Stravinski (1882 - 1971).

 

            Le néo-classicisme en dehors de la France existe. Plusieurs musiciens notamment allemands s'y distinguent. Paul Hindemith (1895-1963) qui fera un retour à Bach, Carl Orff (1895-1982) dont les Carmina Burana le rendent célèbre pour l'éternité. En Italie, on trouve Ferrucio Busoni (1866-1924) célèbre pour des transcriptions des œuvres de Bach et surtout Ottorino Respighi (1879-1936) dont la trilogie de Rome a les faveurs du public. En Angleterre émerge nettement Benjamin Britten (1913-1976) qui renouvelle l'opéra et dont le War requiem est joué régulièrement. Enfin en Russie, plusieurs compositeurs remarquables émergent. En premier Dimitri Chostakovitch (1906-1975) très précoce qui signe à vingt ans une première symphonie exceptionnelle. Il sera en perpétuelle opposition avec le régime de l'époque. Deux autres génies Serguei Prokofiev (1891-1953) auteur d'une œuvre importante et très diversifiée. Serge Rachmaninov (1873-1943) pas toujours reconnu à sa vraie valeur. Esprit tourmenté il sera l'auteur de quatre concertos pour piano remarquables.

 

            C'est à cette époque que le nouveau continent émerge dans le monde de la musique dite classique avec George Gershwin (1898-1937) qui a débuté sa carrière en composant pour Broadway. Sa musique est le symbole de l'esprit américain. Charles Yves (1874-1954) fondateur de l'école américaine, Aaron Copland né en 1900, Samuel Barber (1910-1981) néo romantique après avoir essayé l'écriture sérielle.

 

            D'autres compositeurs se sont inspirés des racines populaires pour écrire une musique moderne également très inspirée du modèle français. C'est le cas de Leos Janacek (1854-1928), Béla Bartók (1881-1945) tous deux tchèques, Jean Sibelius (1865-1957) originaire de Finlande auteur de pièces très jouées tel que le concerto pour violon.

 

            L'école de Vienne avec Arnold Schoenberg (1874-1951) abandonne l'écriture tonale traditionnelle en vigueur depuis plusieurs siècles et créée le système dodécaphonique, méthode de composition mise au point par le compositeur autrichien entre 1908 et 1923, alors qu'il recherchait un principe autour duquel il pourrait organiser une musique atonale. Les douze notes de la gamme chromatique sont disposées pour former une série de notes. Elles sont utilisées une à une (l'une après l'autre ou simultanément) et la première note est reprise à la fin de la série. Cette série est utilisée sous différentes formes : renversée, rétrogradée...

 

            Le système dodécaphonique est la première formulation du concept de sérialisme, qui est sans doute l'innovation la plus importante de toute la musique du XXe siècle. Le sérialisme, dont l'un des principaux défenseurs est Webern (1883-1945), consiste en une répétition et une variation des éléments musicaux d'une série, comme la hauteur des sons, la couleur, le rythme ou l'intensité, jusqu'à absorber tous les paramètres du son. C'est la phase du sérialisme intégral, personnifié dans les années 1950 par des compositeurs comme Pierre Boulez, ou Karlheinz Stockhausen, mais vite abandonné à cause de sa trop grande rigidité. L'un des derniers génies de la musique, Igor Stravinski (1882-1971), s'en servira au cours de sa carrière, alternant le néo-classicisme avec Appolon musagète et l'opéra The Rake's progress qui pastiche des comédies de Mozart et l'écriture sérielle. La musique prendra ensuite des courants tellement divers qu'il est difficile voire impossible de les classifier. Les compositeurs aujourd'hui font appel à la musique aléatoire, acoustique, électro acoustique...

 

A notre grand bonheur, l’histoire de la Musique n’est pas prête se s’arrêter …



08/12/2011
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